Coût et délais pour le permis de conduire – les points sensibles

En mai 2014, le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, possédait le résultat du rapport d’experts sur les réformes du permis de conduire. Ce rapport a, entre autre, pour but de revoir les prix et délais d’obtention du permis de conduire.

À ce sujet, plusieurs axes sont évoqués comme le recrutement de nouveaux examinateurs, ou encore baisser l’âge de l’apprentissage de la conduite accompagnée à 15 ans.

Apparemment, il y aurait peu de proposition quant à faire baisser le coût d’acquisition du permis de conduire pouvant aller jusqu’à 3000€ dans certains cas.

Bien entendu, les restrictions budgétaires et les associations des professionnels de l’auto-école ne sont pas compatibles avec la réduction des coûts du permis.

Ce permis de conduire convoité par les jeunes, particulièrement lorsqu’ils entrent dans la vie active, n’est pas encore tout à fait au point.

Néanmoins quelques alternatives pointent à l’horizon.

 

Le permis low-cost :

consommez malin

Certains jeunes entrepreneurs ont décidés de créer des auto-écoles ou les prix sont cassés. Dans la région lilloise, Permispacher, implantée à Lambersart attire les jeunes futurs conducteurs par des tarifs low-cost.

En réorganisant leurs dépenses et en obligeant leurs client à réserver leurs leçons 15 jours à l’avance en abandonnant leur droit à l’annulation, cette entreprise propose des cours de conduite à 28€ alors que le prix moyen est de 40€.

Le fondateur de Permispascher a l’intention de multiplier ses implantations dans le Nord et même en région parisienne.

D’autres formules sont aussi accessibles sur les Sites d’achat groupés comme KGB DEALS qui propose des offres promotionnelles autour de 500 € pour un forfait code et conduite. Néanmoins, dans ce cadre, l’élève n’a pas le choix de son auto-école ni des horaires des leçons qu’il doit suivre. Il faudra donc avoir une disponibilité à toute épreuve pour faire concorder son emploi du temps avec les leçons de code ou de conduite.

 

Bien comparer les prix et les prestations des auto-écoles

auto-école

Pour cela, le Site Vroom Vroom, fondé par Edouard Schlumberger, propose un annuaire des auto-écoles de France. Au-delà des coordonnées de ces établissements, le visiteur trouvera différents indicateurs lui permettant de faire le bon choix :

  • Le taux de réussite au code,
  • Les taux de réussite aux permis,
  • Différents commentaires des internautes concernant l’établissement.

L’utilisation du Site est simple, tapez votre ville ou département et une page comportant la localisation des auto-écoles apparaît. En cliquant sur l’une d’entre elle, vous obtiendrez ses informations.

 

Passer son permis en candidat libre

Il est possible de passer le permis de conduire en candidat libre, à savoir sans passer par une auto-école. Cette démarche méconnue consiste à s’adresser à la Préfecture pour s’inscrire à l’examen du permis de conduire en remplissant un formulaire.

Néanmoins, vous serez soumis aux contraintes d’avoir un véhicule adapté et un accompagnateur.

Cet accompagnateur doit :

  • Avoir l’usage de son permis de conduire depuis au moins 5 ans sans suspension ou annulation,
  • Avoir suivi une formation en auto-école,
  • Ne pas être rémunéré,
  • Former le futur conducteur dans un véhicule équipé et adapté.

Grâce à cette option, vous pensez réduire le coût d’acquisition de votre permis de conduire, mais c’est là que c’est bien plus compliqué.

Si vous cumulez le coût de la formation de l’accompagnateur de 300 à 400€, le coût d’équipement du véhicule d’environ 1000€ et le temps que vous y consacrerez, l’économie escomptée n’est pas forcement au rendez-vous.

 

Passer son permis avec l’aide de l’État ou des associations

Sur Internet, vous trouverez une myriade de sites proposant des conseils et des aides pour passer son permis de conduire ainsi qu’une mine d’informations concernant les possibilités de financement de votre permis de conduire.

Le permis à un euro par jour :

L’État propose, pour les jeunes de 16 à 25 ans, un financement d’un montant de 800 €, 1000€ ou 1200€ pour lequel l’auto-école devra accepter ce mode de financement.

Un certain nombre de communes et de conseils généraux proposent aussi pour les 18-25 ans des bourses en contrepartie de travaux d’intérêt généraux.

Les bénéficiaires du RSA et les chômeurs peuvent aussi s’adresser à Pôle emploi pour un aide à l’obtention du permis de conduire.

Enfin, certaines associations comme les auto-écoles sociales permettent de minimiser les coûts d’obtention du permis de conduire pour les plus défavorisés.

 

Passer son permis de conduire à l’étranger, c’est possible ?

Effectivement, de plus en plus de conducteurs passent leurs permis à l’étranger mais cela implique des restrictions. Pour passer son permis à l’étranger, il faut :

  • Avoir vécu dans le pays au moins 6 mois pour des raisons professionnelles ou personnelles
  • Avoir, bien entendu, l’âge requis de 18 ans
  • Passer l’examen français dans les 12 mois afin de valider une équivalence officielle

Enfin, il faudra trouver le bon pays, permettant de passer son permis à un prix moins élevé qu’en France, ce qui ne sera pas chose facile. Néanmoins, au-delà du coût, certains pays ont des délais bien plus courts.

Le permis de conduire : Top long et trop cher

Le ministre de l’intérieur devrait annoncer dans les jours prochains une réforme du permis de conduire que le Président de la République, François Hollande a promis.

En attendant, les « désespérés » du permis de conduire tentent de trouver des alternatives pour obtenir e fameux sésame qui leur permettra d’acquérir l’autonomie et de postuler à un premier emploi.

C’est en plein cœur de Barcelone que Mickael Mistri a créé, il y a quelques mois, l’auto-école stopn’drive où l’enseignement de la conduite se fait en français. C’est ainsi que bon nombres de français, désespérés par les délais et les coûts du permis de conduire en France, sont venus passer le permis en Espagne.

Pour ces jeunes apprentis à la conduite, s’expatrier pour quelques semaines à Barcelone pour passer l’examen du permis de conduire, c’est un gain substantiel d’argent et de temps. Certains mêmes n’hésitent pas à louer un appartement pour un mois afin de se préparer à l’examen.

Alors que le coût d’obtention du permis de conduire en France est de l’ordre de 1600€, il tombe radicalement à 800€ à Barcelone. D’autre part, les examinateurs espagnols seraient, selon les candidats, moins exigeants qu’en France. De plus, les délais de présentation à l’examen sont bien plus rapides. Alors que certains candidats ont mis un an à obtenir leur permis dans l’hexagone, certains ne mettrons que deux mois pour le passer en Espagne.économie

Une économie substantielle

L’ensemble des apprentis à la conduite en Espagne s’accordent à dire que, pour la plupart, qu’ils ont réalisés une économie de l’ordre de 500€. Même pour ceux qui ont passé et échoué une première fois l’examen en France, en venant sur l’Espagne, ils vont réduire le délai à environ 12 jours pour le repasser contre 4 mois, voire 6 mois dans certains départements français.

Avec des heures de conduite entre 19€ et 28€, l’économie sur les heures de conduire est de l’ordre de 50% par rapport à la France.

 

Une réussite inattendue

Mickael Mistri, patron de l’auto-école barcelonaise, ne s’attendait vraiment pas à une telle ruée des français dans son établissement. Au départ, il avait créé cette entreprise pour les français résidents en Espagne afin qu’ils puissent passer leur permis avec un enseignement francophone. Mais c’est à son grand étonnement que les français de métropole s’empressent dans son établissement.

D’après lui, les charges patronales moins élevés en Espagne, le coût moindre du carburant, lui permettent de dégager suffisamment de bénéfice pour pérenniser son entreprise.

examinateur permis de conduite

Pourquoi les délais de passage à l’examen sont-ils aussi longs en France ?

La formation à la conduite en France est assez courte, par contre, la présentation à l’examen est très longue et variable suivant les régions. Compter entre deux et 6 mois avant qu’un examinateur ne soit disponible pour vous faire passer l’examen du permis de conduire en France.

Ces délais sont provoqués par le manque d’inspecteur du permis de conduire sur le terrain provoquant ainsi un goulot d’étranglement du passage à l’examen des candidats.

Implicitement, dans ces circonstances, le coût du permis de conduire va grimper par le fait que les auto-écoles vont pousser les candidats à prendre des heures supplémentaires pendant ce délai d’attente pour leur permettre de conserver leur niveau de connaissance. Un surcoût estimé en moyenne à 500€ !

 

La riposte française

C’est à Lille que Guillaume Wryk a créé l’auto-école low-cost « permis pas cher ». Il table sur la volumétrie importante des candidats qui passent la porte de son établissement pour s’inscrire au permis de conduire pour rentabiliser son affaire.

À 28€ l’heure de conduite contre 40€ en moyenne habituellement, il attire bon nombre de candidats. Les élèves se voient proposer un forfait code + conduite à prix cassé mais néanmoins avec certaines contraintes. En effet, pour bénéficier des tarifs les plus bas, l’élève devra réserver ses heures 15 jours à l’avance sans possibilité de modification ou de remboursement en cas d’absence. Pour passer outre ces contraintes, l’heure de conduite sera alors facturée 36€.

Beaucoup de candidats s’étant posé la question sur niveau de qualité de service et d’enseignement d’un établissement low-cost s’avèrent, au final, satisfaits. La qualité est donc au rendez-vous malgré les prix discount.

 

Un concept qui gêne

L’auto-école low-cost a créé des remous dans la profession. Les auto-écoles traditionnelles ne cessent de mettre en doute la viabilité du modèle économique des prix low-cost pratiqués dans ce type d’établissement. La crainte des acteurs de la profession réside particulièrement dans la pérennité de ces établissements qui, s’ils ne tiennent pas économiquement parlant, risquent de mettre en difficulté un grand nombre d’élèves apprentis conducteurs.

Néanmoins, Guillaume Wryck ne compte pas s’arrêter là, après ses deux auto-écoles sur Lille, il compte en ouvrir de nouvelles dont une encore à Lille et une autre à Saint Quentin.

La grogne des auto-écoles

Les délais d’obtention du permis de conduire ne cessent de s’allonger et le prix du permis de conduire a de forte probabilité de ne pas baisser. C’est la vision des professionnels de l’apprentissage de la conduite en colère qui se sont regroupés.

Agacés d’être toujours accusés du mauvais fonctionnement et du manque de fluidité dans le passage du permis de conduire, ils répondent aujourd’hui en arborant des chiffes.

Manuel Valls avait en 2013 commandé un rapport sur le permis de conduire et c’est aujourd’hui Bernard Cazeneuve qui est en charge d’analyser ce rapport. Les professionnels de l’enseignement de la conduite dénoncent aujourd’hui, de leur point de vue, l’inefficacité des mesures que stipule ce rapport.

Les grandes lignes de ce rapport consistent d’une part à abaisser l’âge de la conduite accompagnée à 15ans pour pouvoir accéder à l’examen pratique du permis de conduire dès 17ans et demi. De plus, l’obtention de ce permis serait assortie d’un « période probatoire » de 2 ans comportant des phases de formations et de contrôles avant l’attribution définitive du permis.

Aux yeux des professionnels, ces mesures ne règles en rien le raccourcissement des délais pour passer l’examen du permis.

Bruno Garancher, président de l’ECF (École de Conduite Française), voit dans ce rapport une avancé en matière de sécurité routière mais de son point de vue cela ne règlera en rien les délais d’attente pour l’examen du permis, particulièrement pour les jeunes qui ont un besoin cruel d’un permis de conduire pour pouvoir accéder à la vie professionnelle et pour les professionnels du transport qui ont besoin du permis poids lourds.

Le délai de passage à l’examen en cas d’échec du précédent se situe aujourd’hui entre 80 et 160 jours ! Comparé à d’autres pays d’Europe ou le délai est en moyenne d’un mois et demi, nous avons une marge de progression importante. Cette attente a pour effet d’augmenter le coût du permis car les candidats sont obligés de suivre des leçons supplémentaires pour maintenir leur niveau de conduite. Les professionnels estiment ce surcoût à près de 500€ que le candidat devra supporter.

Les auto-écoles rétorquent que la vraie problématique réside en fait dans le manque d’inspecteurs et l’éventuelle réorganisation de leurs missions.

 

Inspecteur du permis de conduire

Selon la DSCR (Délégation à la Sécurité et à la Circulation Routière) il y aurait aujourd’hui, sur le territoire national, près de 1300 inspecteurs dont seulement un peu plus de 900 seraient en charge de faire passer l’examen du permis de conduire.

Les points névralgiques de ce manque d’effectif sont concentrés surtout en Ile de France, dans le Pas de Calais, la Drôme, le Gers et les Côtes d’Armor.

Les auto-écoles préconisent aujourd’hui une gestion centralisée du dispositif. Ils souhaitent vivement que leurs propositions soient examinées par les pouvoirs publics. Si ces propositions ne sont pas examinées, ils envisagent de mener une grande opération de communication sur le territoire national au mois de juin. Une action judiciaire serait même envisagée à l’égard de l’État.

 

Organismes privés pour passer le permis de conduire

Depuis le mois de Septembre 2013, le nouveau permis de conduire est arrivé. La place du papier rose à 3 volets a été remplacée par un petit format de la taille d’une carte de crédit munit d’une puce électronique. Et on en n’a pas encore fini avec la révolution du permis de conduire car une loi a été proposée pour qu’il soit délivré par un organisme privé.

 

Quelle particularité pour ce permis issu d’organismes privés ?

En termes simples, le permis délivré par un organisme privé serait un permis probatoire. Cet organisme, agréé par l’État pourra donc délivrer un permis pour une période de deux ans. Au delà de ces deux années le permis passera automatiquement en « permis jeune », à condition qu’aucune infraction n’ait été commise au cours de cette période et que le conducteur puisse justifier d’avoir effectuer au moins 3000 km. Dans le cas contraire le détenteur de ce permis « précaire » devra repasser l’examen auprès d’un inspecteur d’état.

Au cour de cette période probatoire, les inspecteurs pourront procéder à des contrôles aléatoires afin de vérifier la qualité des examens. Attention, cette proposition ne concerne que le permis B.

La mise en place de ce système aura aussi pour but de faciliter l’accès au permis, notamment pour ceux qui sont aptes à conduire mais qui, pour des raisons professionnelles ou des conditions d’accès à un emploi, ne peuvent attendre le délai d’accès à l’examen (qui peut durer de longs mois).

 

Pourquoi ce nouveau permis et quelles sont les avantages et risques ?

En France, chaque année, un peu plus d’un million de personnes tentent de passer leur permis de conduire en dépit de l’attente du premier examen qui peut durer jusqu’à 7 mois, l’allongement de la durée d’examen à 35 minutes ou encore la suppression du service militaire pendant lequel on pouvait passer le permis à moindre prix ne décourage pas les plus tenace fermement décidés à obtenir ce fameux « papier rose ».

Il seraient plus de 2 à 4 millions à souhaiter passer leurs permis pour seulement un million de place disponibles de qui rend le permis souvent inaccessible par son coût pouvant, dans certaine régions, atteindre les 2000€.

Selon le député Jean Christophe FROMANTIN, le permis probatoire serait plus pratique pour les jeunes, et permettrait d’éviter des conséquences sur la sécurité et le travail. La délivrance d’un permis probatoire responsabiliserait les jeunes conducteurs qui devront faire attention à ne pas perdre leurs points ―qui seront moins nombreux, que ceux du permis de conduire définitif―, au risque de devoir passer l’examen auprès d’un inspecteur d’État.

panneaux code de la route

Le syndicat des inspecteurs craignent pourtant que ce système entrave la neutralité des examens, et in extenso mener à d’éventuelles menaces pour la sécurité routière. Il faut savoir que ce nouveau système pourrait être avantageux en termes de coût, lorsqu’on sait que le permis définitif revient environ de 1200€ à 2000€.