Délit de fuite et refus d’obtempérer : les conséquences

On ne le voit que trop souvent dans la presse. Un automobiliste qui refuse de s’arrêter à hauteur des forces de l’ordre. Récemment encore, un conducteur strasbourgeois fonçait sur la police après avoir été contrôlé en dépassement des limitations de vitesse.

Début avril, un automobiliste fonçait sur les policiers à Strasbourg. En mars, c’est un autre qui prenait la fuite après avoir renversé une fillette de 5 ans en Corse. Parfois, les accrochages sont plus anecdotiques, et les conducteurs filent simplement après avoir embouti un pare choc, arraché un rétroviseur en circulation. Certains, pris sur le fait, s’en prennent aux forces de l’ordre. D’autres ne seront rattrapés que plus tard. Quelles sont les sanctions pour délit de fuite et de refus d’obtempérer ?

Le délit de fuite

Ce type de délit est constaté à la suite d’un accident de la route ou d’un accrochage, aussi simple soit-il. Voici les deux articles de la loi L231-1 et L231-2 à connaître à ce sujet :

 » Le fait, pour tout conducteur d’un véhicule ou engin terrestre, fluvial ou maritime, sachant qu’il vient de causer ou d’occasionner un accident, de ne pas s’arrêter et de tenter ainsi d’échapper à la responsabilité pénale ou civile qu’il peut avoir encourue, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende. « Article 434-10

 » Les personnes physiques coupables du délit prévu par l’article 434-10 encourent également la suspension, pour une durée de cinq ans au plus, du permis de conduire, cette suspension ne pouvant pas être limitée à la conduite en dehors de l’activité professionnelle. « Article 434-45

Ainsi, sachez que ce type d’infraction peut valoir jusqu’à 75 000 euros d’amende et un retrait de 6 points sur le permis de conduire.

Pour certains, une peine d’emprisonnement de 3 ans et une suspension de permis allant jusqu’à 5 ans maximum peuvent être prononcées.

Sachez que le délit de fuite est le second délit le plus commis.

Quelques recommandations : en cas d’accident ou d’accrochage, veillez à toujours rester sur les lieux. Si vous devez les quitter, laissez vos coordonnées et votre numéro d’immatriculation afin de ne pas être sous le coup d’un délit de fuite. Aussi, sachez qu’en présence d’un accident, le délit de fuite ne doit pas être confondu avec la non-assistance à personne en danger.

Le refus d’obtempérer

Lorsqu’un automobiliste est sommé de s’arrêter par les forces de l’ordre et qu’il refuse cet arrêt, voici ce qui est encouru :

  • une perte de 6 points sur le permis de conduite,
  • une amende pouvant aller jusqu’à 3 750 euros,
  • jusqu’à 3 mois d’emprisonnement.

Voici ce qui est spécifié par la loi :

 » Le fait pour tout conducteur d’omettre d’obtempérer à une sommation de s’arrêter émanant d’un fonctionnaire ou agent chargé de constater les infractions et muni des insignes extérieurs et apparents de sa qualité est puni de trois mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende. « Article L233-1

En 2017, ce sont 11 805 refus d’obtempérer qui ont été relevés par la gendarmerie soit 10 % de plus qu’en 2016.

Bon à savoir : dans 47 % des cas un refus d’obtempérer le juge prononce une peine d’emprisonnement. Il est donc préférable de d’assumer les conséquences, plutôt que de prendre la fuite et risquer de passer du temps en prison…

Quelles sont les peines encourues pour un délit de fuite ?

Après l’alcoolémie, le délit de fuite est le deuxième délit le plus rependu au volant en France. Mise en danger d’autrui, non-respect des réglementations en vigueur, découvrez jusqu’où ce genre de comportement peut mener les automobilistes.

Qu’est-ce qu’un délit de fuite ?

Un délit de fuite est avéré lorsque le conducteur responsable d’un accident de la circulation prend la fuite pour éviter les poursuites pénales et judiciaires à son encontre.

Sachez que si vous êtes à l’origine d’un accident de la route même mineur, vous êtes dans l’obligation de vous arrêter immédiatement à la suite de l’accident.

Après un accident de la circulation, l’auteur des faits a l’obligation de s’arrêter pour être identifié.

Par ailleurs, notez que le refus de remplir un constat à l’amiable ne constitue pas un délit de fuite.

Délit de fuite : des sanctions lourdes

Le non-respect du Code de la Route entraîne des sanctions lourdes de manière générale. Cependant, le délit de fuite est l’une des infractions les plus grave qui peut entraîner des conséquences plus ou moins importantes selon la gravité des faits et les circonstances.

Les peines les plus sévères que la loi prévoit

En étant à l’origine d’un délit de fuite vous vous exposez potentiellement à :

  • Un retrait immédiat de 6 points sur votre permis de conduire ;
  • Une amende maximale de 75 000€ ;
  • Une suspension du permis de conduire d’une durée maximale de 5 ans ;
  • Une peine de prison de 3 ans maximum.

Délit de fuite, les circonstances aggravantes

Si à la suite d’un délit de fuite un automobiliste dégrade les biens publics ou met en danger la vie d’autrui d’autres sanctions complémentaires peuvent s’appliquer, encore une fois selon les cas.

Les sanctions en cas de circonstances aggravantes

En causant des dommages collatéraux, l’automobiliste à l’origine d’un délit de fuite s’expose à :

  • une annulation du permis de conduire,
  • une peine de travail d’intérêt général,
  • une peine de jours-amende,
  • un stage obligatoire de sensibilisation à la sécurité routière aux frais du conducteur,
  • une confiscation immédiate du véhicule,
  • le versement de dommages et intérêts aux victimes collatérales de l’accident causé.

Vous êtes victime d’un délit de fuite, que faire ?

Si vous êtes victime d’un accident de la route et que l’automobiliste à l’origine des faits prend la fuite, il vous faut absolument :

Recueillir des informations sur le véhicule

  • Prenez en photo le véhicule pour obtenir : la marque, le modèle, la couleur, le numéro de la plaque d’immatriculation, d’autres éléments caractéristiques du véhicule.
  • Prenez les coordonnées des témoins.
  • Déposez plainte auprès du commissariat le plus proche des lieux de l’accident.
  • Remplissez seul le constat à l’amiable en précisant bien les circonstances de l’accident, en mettant en avant les dégâts causés, et en signalant de délit de fuite.
  • Envoyez le constat en lettre recommandée avec accusé de réception à votre compagnie d’assurances dans les 5 jours qui suivent.

Le délit de fuite est un acte très sévèrement réprimandé par la loi, dans tous les cas, il sera toujours mieux pour l’automobiliste d’assumer la responsabilité civile et pénale de ses actes plutôt que d’alourdir une sanction et s’exposer à un décision de justice plus importante.

Un accident peut arriver, le risque zéro n’existe pas, cependant en tant qu’automobilistes responsables nous nous devons de respecter les autres conducteurs qui partagent la route avec nous au quotidien pour ne pas mettre la sécurité d’autrui en danger.