La RATP se lance dans le covoiturage

Avec plus d’un million d’utilisateurs par jour, la fermeture du RER A pour la rénovation des voies entre La Défense et Auber pousse la RATP à proposer des solutions de déplacement alternatives. Mais au lieu de simplement rediriger les utilisateurs sur d’autres lignes, la société de transport a décidé d’innover. Alors que la SNCF avait lancé l’année dernière son propre service de covoiturage iDvroom, la RATP crée un partenariat avec la start up Sharette, spécialisée dans le covoiturage sur courtes distances.

 Un tarif unique

Pour plus de facilité, le service de Sharette sera intégré à l’application mobile de la RATP en plus des moyens de transports classiques. Avec un tarif unique de 2.36€ par course, le but n’est pas de créer un système lucratif mais bien de mettre en relation les usagers. 2€ sont reversés au conducteur, de quoi dissuader ceux qui seraient uniquement attirés par l’appât du gain. Sharette ne forme pas des chauffeurs de taxi ou de VTC, son offre repose sur l’échange de services entre particuliers.

La RATP veut changer les habitudes

Alors que Blablacar règne en maitre sur le marché du covoiturage longue distance, Sharette se place plutôt sur les petits trajets du quotidien et particulièrement les trajets domicile/travail. Cependant c’est un marché difficile où les vieilles habitudes ont la vie dure. Les français rechignent à adopter véritablement le covoiturage surtout quand le gain financier est peu important. En témoigne le pionnier du secteur Wedrive, qui a récemment fait faillite. Le créateur de Sharette, Grégoire de Pins reste pourtant optimiste : « Sur 3 millions de personnes qui se déplacent chaque jour, nous espérons dès cet été 75 000 inscrits et 150 000 cet hiver ».

Si les travaux de la ligne A on commencé le 25 juillet et se terminent le 23 août, le partenariat RATP/Sharette ne compte pas s’arrêter là. Cette initiative pourrait être développée notamment en banlieue où les transports en commun sont moins nombreux.

Un service qui se base sur la complémentarité

L’objectif de la RATP n’est pas de faire concurrence aux transports en commun mais plutôt d’articuler les deux moyens de déplacement pour que chacun puisse pallier aux manques des autres. La société de transport l’a bien compris, pour survivre il faut jouer la complémentarité. Ainsi sur un trajet donné, un utilisateur pourra se voir conseiller un itinéraire alliant covoiturage et transports en commun. Et tout le monde y trouve son compte.

Juillet 2015 : les nouvelles mesures en matière de sécurité routière

Comme annoncé en début d’année, le ministère de l’Intérieur a réagi face à l’augmentation du nombre de morts sur les routes en 2014. Les lois pleuvent dans tous les secteurs pour protéger les usagers de la route et ce n’est pas moins de 26 nouvelles mesures qui sont entrées en vigueur au 1er juillet 2015 autour de quatre grandes thématiques :

  • Sensibiliser
  • Protéger les plus vulnérables
  • Lutter contre les infractions graves
  • Améliorer la sécurité

Retour sur les mesures phares appliquées dès cet été.

Sensibiliser

La sensibilisation des jeunes est un point central des nouvelles mesures. L’âge des premières leçons pour passer la conduite accompagnée vient d’être abaissé à 15 ans. Le gouvernement espère ainsi former au plus tôt les futurs conducteurs. Des modules de sensibilisation à la Sécurité Routière seront également mis en place en classe de seconde dès septembre 2015. Encore une fois le but recherché est de préparer au mieux les jeunes générations à utiliser de manière responsable la route.

La nouvelle loi sur la consommation permet aussi aux apprentis conducteurs de changer d’auto-école plus facilement en imposant la gratuité sur les transferts de dossier. En outre une baisse des tarifs est aussi prévue pour faciliter l’accès au permis de conduire.

Ces lois entendent également endiguer la première cause de mortalité chez les jeunes : l’alcool au volant. Le ministère de l’Intérieur opère un tournant majeur dans cette lutte avec la baisse du seuil d’alcoolémie autorisé pour les jeunes conducteurs ou ceux en apprentissage. La tolérance appliquée est désormais de 0.2 g/l de sang contre 0.5 auparavant. La Sécurité routière vient de communiquer sur cette nouvelle réforme avec un message fort : 0,2g d’alcool par litre de sang, c’est 0 verre d’alcool. Les chauffeurs dépassant la limite encourt une amende de 135€ et de 6 points soit le retrait du permis.

A cela s’ajoute le renforcement du contrôle des exploitants de débits de boisson : ils devront désormais posséder et mettre à disposition des moyens de contrôler l’alcoolémie. Les médecins de leur coté recevront une formation pour mieux détecter les problèmes d’alcool et de stupéfiants chez les jeunes.

Les 2 roues mais aussi les tricycles et quads à moteurs devront être équipés de nouvelles plaques de 210*130mm. Les propriétaires ne respectant pas cette mesure risquent 135€ d’amende mais pas de retrait de points.

La protection de l’environnement est aussi dans le viseur du gouvernement avec une mesure visant à interdire la circulation des poids lourds et bus immatriculés avant 2001 dans la capitale, hors périphérique.

Protéger les plus vulnérables

Les chauffeurs de véhicules ne sont pas les seuls concernés par les dangers de la route. Piétons, enfants, tous les usagers de la chaussée sont confrontés à des situations à risques. Les nouvelles réformes tendent à renforcer la sécurité des plus vulnérables. Autre changement : les amendes pour stationnement gênant vont augmenter. Alors qu’elles s’élevaient déjà à 35€, se garer sur un passage piéton coutera désormais 135€. Les mairies se sont également vues octroyer l’autorisation d’abaisser la vitesse dans la totalité des agglomérations et non plus seulement sur un tronçon défini. Les radars aux feux rouges vont se densifier avec l’ajout de module de contrôle de la vitesse.

Autre mesure phare pour ce mois de juillet : l’interdiction de fumer dans un véhicule lorsque des enfants sont à bord. Précisons que sont considérés comme « enfant » tous les jeunes jusqu’à 12 ans. Ce délit est passible d’une amende de 68 euros et rentre dans le cadre de la lutte contre le tabagisme passif.

Lutte contre les infractions graves

Les dispositifs de contrôle de la vitesse vont être modernisés avec notamment le déploiement des radars double face. Ceux-ci vont permettre une meilleure identification des conducteurs et donc moins de fraude dans les cas de retraits de points.

Comme évoqué dans un précédent article, la limitation de vitesse à 80 km/h au lieu de 90 va être testée sur plusieurs tronçons de route jugés accidentogènes. Sont concernés 18 km de la RN7 dans la Drôme, 14 km de la RN57 en Haute Saône et 49 km de la RN151 dans l’Yonne et la Nièvre.

Nous vous en avons également parlé: il est désormais interdit de porter tout appareil émettant ou susceptible d’émettre un son en voiture, vélo et deux roues. Le port d’un casque de musique ou kit main libre relié au téléphone vous coutera 135€ et 3 points.

Améliorer la Sécurité

Dans une logique de répression des mauvaises habitudes au volant, il n’est plus autorisé de manger ou se maquiller lorsque l’on conduit. Cette mesure s’applique même dans les embouteillages quand le véhicule est à l’arrêt. Plus anecdotique, mettre la musique à fond dans sa voiture est maintenant passible d’une amende de 75€.

A noter aussi que les horodateurs ne factureront plus le stationnement à l’heure mais au 1/4 d’heure avec la Loi Hamon.

L’objectif de ces réformes coup de poing est de diminuer de moitié le nombre de tués sur les routes d’ici 2020. Le gouvernement entend frapper fort avec des mesures phares que les associations et autres usagers de la route attendaient depuis longtemps.

L’oreillette interdite au volant

Si la répression contre les téléphones au volant prévoit une amende de 4ème classe pour toute personne surprise en train de téléphoner au volant, l’utilisation d’une oreillette n’était pas encore punissable. Mais depuis le mercredi 1er juillet, c’est désormais chose faite : il est interdit pour « tous les conducteurs de porter à l’oreille tout dispositif susceptible d’émettre du son ».

Quel appareils sont concernés?

Cette nouvelle loi touche les kits oreillettes filaires et Bluetooth mais aussi les casques et écouteurs reliés aux MP3. Seuls les systèmes avec hauts parleurs seront encore tolérés. Sont bien sur exclus de cette liste les dispositifs auditifs pour les personnes malentendantes.

Si les associations de prévention saluent globalement cette initiative, certaines trouvent qu’elle ne va pas assez loin. Au delà du simple fait d’avoir les mains occupées, l’usage du téléphone détourne l’attention de la route. Téléphoner au volant multiplierait par 3 le risque d’accident. Dans cette perspective, la Ligue Contre la Violence Routière (LCVR) demande l’interdiction complète des téléphones au volant pour quelque usage que ce soit. Cette demande fait sens, surtout chez les jeunes qui, comme évoqué dans un précédent article, sont les plus touchés par les risques des SMS au volant. Les associations pointent également du doigt l’influence du lobby des constructeurs automobiles pour qui le business du Bluetooth est très lucratif.

Particulièrement virulent, le magazine Le Point s’insurge de cette mesure dont il dit qu’elle ne résout en rien le problème de l’attention au volant. Il défend qu’il est inutile de supprimer les dispositifs à fil si on autorise encore la conversation téléphonique via des enceintes. Selon le célèbre titre de presse, le problème reste qu’une conversation téléphonique détourne l’attention du conducteur de la route.

Des solutions alternatives.

Pour ceux qui souhaiteraient encore utiliser leur téléphone, il ne vous reste désormais plus que trois options :

– Les supports de téléphones pour voiture : fixé par un système de ventouse ou dans les grilles de la ventilation, le support permet de maintenir le téléphone droit et à porter de main. Ainsi lorsque le conducteur reçoit un appel, il lui suffit de l’accepter et d’activer le haut parleur. Si ce système engendre moins de manipulations, il n’en reste pas moins qu’il faut quitter la route des yeux. De plus c’est très inconfortable pour le conducteur et son interlocuteur : en effet on sait que le haut parleur est souvent de mauvaise qualité.

– Les kits mains libres Bluetooth intégrés : les voitures récentes sont la majeure partie du temps équipées d’un système de Bluetooth relié aux enceintes de la voiture. En connectant son téléphone, le conducteur peut donc recevoir un appel diffusé dans l’habitacle. L’automobiliste accepte alors ses appels via une commande sur le volant ou par la voix. Pour ceux qui auraient des voitures plus anciennes, il est possible de le faire intégrer a postériori. Cependant cela peut couter entre 200 et 300 € chez un concessionnaire.

– Les dispositifs semi intégrés : Pour un prix autour de 80 €, ils se fixent dans la voiture le plus souvent sur le pare soleil. Pour encore plus de concentration sur la route et moins de manipulation certains dispositifs proposent même la commande vocale. Il est également possible de trouver des modèles avec connecteur FM ou via un GPS.

 

Cette mesure vise à proscrire l’utilisation à la main ou à l’oreille de dispositifs sonores ne concernent pas seulement les voitures : soyez également vigilants en vélo, moto et scooter. Le simple port est verbalisable et vous encourez un retrait de 3 points assorti d’une amende de 135€.

Pour ou contre : La limitation de la vitesse à 80km/h

Nous avions récemment parlé du port obligatoire des gilets jaunes pour les motards, mais ce n’est pas  la seule nouveauté que nous réserve la Sécurité Routière pour cette année. Après avoir baissé pendant 12 ans, la mortalité sur les routes repart à la hausse en 2014 (+3,7%). Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé les premiers tests de la limitation de vitesse à 80km/h. L’objectif du gouvernement : moins de 2000 morts par an à l’horizon 2020. Pour cela, trois  portions de route réputées accidentogènes vont tester pendant deux ans cette nouvelle limitation.  En tout c’est 81 km de route qui vont être concernés à partir du 30 juin 2015.

Une mesure qui fait polémique au sein du gouvernement

Au Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR), cette décision divise depuis son annonce il y a 11 mois. Les opposants dénoncent un passage en force et une répression abusive pour les conducteurs. Mais plus étonnant, les partisans ne sont pas satisfaits non plus car à l’origine, ils demandaient l’application de cette limitation à toutes les routes n’ayant pas de séparateur médian. Ce sont en effet des zones très accidentogènes et on estime que 400 vies auraient pu être sauvées. Les mesures prises ne leur semblent donc pas suffisantes.

Une décision impopulaire chez les conducteurs

La Ligue de Défense des Conducteurs s’est également faite porte parole du mécontentement général face à la mise en place de la limitation à 80 km/h sur tous les axes secondaires.

Tout d’abord en roulant moins vite, les voitures pollueraient plus car le temps de trajet augmente. Mais c’est surtout la relation vitesse/nombre de morts que l’association remet en cause. En effet au Danemark la mortalité routière a baissé alors que la vitesse sur l’autoroute est passée de 110 à 130 km/h. Même chose pour l’Allemagne où le nombre de mort est moins important qu’en France alors que les routes nationales sont limitées à 100 km/h et que certaines portions d’autoroute sont sans limitation.

Cependant, on trouve bien sûr parmi nos voisins européens des contre exemples. En Espagne le passage de 120 km/h à 110 sur les autoroutes a fait chuter le nombre de mort de 37%. La Suède avec une limitation à 70km/h est le pays avec le moins d’accidents (28 tués par millions d’habitants contre 64 en France).

Enfin, la Ligue de Défense des Conducteurs prévient d’une potentielle augmentation des comportements dangereux. Rouler à 80km/h risque de favoriser l’agacement des automobilistes et une baisse de la vigilance.

Et si cette mesure était vraiment nécessaire ?

Il est important de préciser que le gouvernement n’envisage pas la généralisation de cette baisse de la vitesse à toutes les routes limitées à 90km/h. Pour l’instant le projet n’est qu’en phase expérimentale.

Cette mesure, couplée à l’interdiction de l’oreillette et la mise en service de radar de face pour identifier les conducteurs, a pour but de contrer l’augmentation du nombre de morts sur la route de 2014. Si elle est vivement critiquée et très impopulaire, il n’en demeure pas moins vrai que son application pourrait sauver des vies. En effet en 2013 un rapport du CNSR dévoile que deux tiers des accidents mortels ont lieu sur des axes secondaires à double sens où la vitesse est limitée à 90km/h. Ce constat vient confirmer la règle établie par l’expert Goran Nilsson : réduire la vitesse de 1% c’est 4% de morts en moins.

Le gilet jaune bientôt obligatoire pour les 2 roues

Après une publication au Journal Officiel, le Comité Interministériel de la Sécurité Routière a annoncé le 11 mai 2015 que tous les conducteurs de deux roues se verront dans l’obligation d’avoir avec eux un gilet jaune.

Quelques précisions

Ce décret ne prendra effet qu’au 1er janvier 2016, mais déjà quelques précisions semblent nécessaires.

Tout d’abord, les motards ne sont pas les seuls concernés. Ce sont tous les véhicules deux ou trois roues motorisés et les quadricycles à moteur non carrossés de type quad qui devront se procurer les fameux gilets fluos.

Ensuite, il faut souligner que les conducteurs ne seront pas obligés de porter le gilet en permanence, même si cela reste possible. Ils devront simplement l’avoir à portée de main dans un rangement de leur véhicule que ce soit leur coffre ou un filet. Le port devient obligatoire quand le conducteur quitte son véhicule lors d’un arrêt d’urgence. L’objectif ici est d’améliorer la visibilité des automobilistes en cas d’immobilisation du véhicule afin de garantir plus de sécurité sur la chaussée et faire baisser le taux de mortalité sur les routes.

Pourquoi cette réforme ?

Cette annonce vient faire écho aux nombreuses mesures prises par le gouvernement suite à la hausse du nombre de mort sur les routes constatée en 2014. A l’image de l’expérimentation de la limitation de vitesse à 80 km/h, la Sécurité Routière espère ainsi enrayer le phénomène. Cette mesure parait d’autant plus indispensable et justifiée qu’il y a quatre fois plus de morts en moto qu’en voiture.

Ce décret n’est pas non plus une nouveauté, il avait déjà été proposé puis abandonné en 2013. Ce n’est finalement que l’application aux véhicules deux roues des règles déjà en vigueur depuis 2008 pour les voitures avec les gilets réfléchissants et les triangles rouges de signalisation.

Cependant les réactions face à cette annonce sont mitigées. Si certain évoquent simplement un frein d’ordre esthétique, d’autres comme les motards préféreraient des mesures qui iraient dans le sens d’une meilleure formation et d’équipements plus adaptés à la vitesse (gants, vestes à dorsales…).

Sanctions et réglementations

Dans le cas du non respect de ce décret les amendes vont varier de :

  • 11 € si le conducteur n’a pas le gilet à bord de son véhicule ;
  • à 135 € si le gilet n’est pas porté suite à un arrêt d’urgence sur la chaussée.

Rappelons qu’il est important de vérifier que les gilets rétro-réfléchissant aient le marquage européen CE. Sans cela ils ne seront pas considérés comme conformes à la réglementation en vigueur.

Les dangers des sms au volant

Début 2015 les chiffres de la Sécurité Routière tombaient : le nombre de morts sur les routes a augmenté de 5 %, une première en 12 ans. Le Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est alors exprimé en pointant du doigt une mauvaise habitude de plus en plus fréquente chez les automobilistes, les SMS au volant.

Même si la conduite avec un téléphone à la main est interdite par la loi, encore 61 % des français de moins de 35 ans avouent lire leurs SMS alors qu’ils sont en train de conduire (étude TNS-Sofres pour la Sécurité Routière). Le portable reste pourtant la 4ème cause de mortalité sur les routes. Mais alors comment expliquer ce phénomène du « texting au volant » ?

Qu’est ce qui nous pousse à envoyer des sms au volant ?

Lorsqu’on interroge les automobilistes sur les raisons de cette pratique deux explications ressortent. La première est l’ennui. Nombreux sont ceux qui, coincés dans les embouteillages ou dans des zones à vitesse limitée, ne résistent pas à un peu de distraction. La seconde raison évoquée est que même dans des conditions où le conducteur est parfaitement concentré sur sa conduite, le « bip » d’alerte SMS perturbe sa concentration et éveille sa curiosité. Dans tous les cas l’attention se détourne de la route.

Une pratique dangereuse.

L’envoi de SMS constitue un véritable danger car l’automobiliste n’est plus focalisé sur sa conduite et son temps de réaction est plus lent. Le texting engendre ainsi quatre types de distraction en voiture :

  • Distraction visuelle : le conducteur regarde son smartphone au lieu de la route. En moyenne le regard se détourne cinq secondes, ce qui représente une distance de plus de 100 mètres parcourue ;
  • Distraction auditive : le bip d’alerte a tendance a détourné l’attention de la route ;
  • Distraction physique : l’automobiliste se retrouve dans une situation où il doit en même temps écrire sur son téléphone et gérer son véhicule ;
  • Distraction cognitive : le cerveau doit coordonner deux taches simultanément, l’attention et la concentration sont donc divisées.

Les SMS au volant apparaissent donc comme une des habitudes les plus dangereuses. La Virginia Tech Transportation Institute estime même qu’envoyer des messages en conduisant multiplie le risque d’accident par 23.

Que dit la loi ?

Depuis 2003 l’utilisation du portable est reconnue par la loi comme un comportement susceptible de perturber l’attention lors de la conduite. Le simple fait de le tenir à la main est pénalisable. L’automobiliste doit avoir les deux mains sur le volant et le regard sur la route. Si ce n’est pas le cas, la sanction encourue est un retrait de 3 points et une amende forfaitaire de 135 €.

De plus, en cas d’accident l’assureur peut refuser une indemnisation s’il est prouvé que le conducteur n’était pas en pleine capacité de maitriser son véhicule.

Il existe cependant une zone de floue concernant le texting au volant. L’utilisation de la commande vocale pour dicter un SMS n’est pas strictement interdite, tout comme le kit main libre. L’automobiliste n’a en effet pas besoin de manipuler le téléphone directement. Cependant une étude réalisée dans l’Utah a révélé que la distraction engendrée par l’utilisation des SMS même via une commande vocale été plus importante que celle de la radio ou d’une conversation avec un passager. La question de l’attention et de la concentration subsiste donc toujours au cœur du problème.

La meilleure solution reste finalement d’éviter de lire ses SMS lorsqu’on conduit. Si toutefois la tentation est trop forte, la Sécurité Routière a récemment lancé l’application « Mode conduite ». Elle permet de désactiver les fonctionnalités d’appel/SMS et envoie un message automatique prévenant que la personne est en train de conduire.

Pour télécharger cette application : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.securiteroutiere.GrandsBlesses&xts=124105&xtor=EPR-59-[emailing_sr_72]-[20150219]-[actu3]&xtdt=23858618

Valence : un exemple de lutte contre le contresens

En 2013, en 2 semaines on dénombrait au moins 4 contresens sur la voie rapide à hauteur de Valence Sud et Romans. Depuis le début de l’année 2015, trois nouveaux contresens ont été signalés aux autorités. La prise d’une route à contresens constitue un délit de mise en danger délibérée d’autrui, les sanctions encourues peuvent être lourdes et pourtant, le problème est récurrent malgré la multiplication de panneaux imposants. Loin d’être la seule ville concernée par ce type de comportement, Valence s’est lancé dans un véritable travail d’analyse et teste de nouvelles solutions, dont il pourrait être intéressant de d’inspirer ailleurs.

Comprendre le phénomène.

Grâce à l’exploitation de caméras de vidéo surveillance récemment mises en place sur la voie rapide, les autorités ont pu comprendre que le phénomène résultait d’actes totalement volontaires et non d’erreurs. Sur les vidéos on voit clairement des conducteurs faire volontairement demi-tour devant la barrière de péage de l’autoroute et prendre la voie rapide à contre-sens pour sortir 5 km plus tôt !

Des solutions pour mettre fin à une situation dangereuse

Le gestionnaire d’autoroute, Vinci, l’Etat est les organismes régionaux se sont associés pour proposer des solutions face à cette situation qui met la vie de nombreux automobiliste en danger.

Vinci Autoroute a ainsi installé un couloir bétonné sur la voie menant à l’entrée de l’autoroute pour rendre tout demi-tour impossible. Des panneaux indicatifs vont aussi être installés en amont de la voie au printemps pour permettre aux automobilistes de distinguer clairement la route gratuite (la RN7) et celle payante (l’autoroute A7).

Enfin, un appel au civisme a été lancé par le service de l’Etat pour demander aux témoins de ces contresens d’appeler le 17 pour le signaler, et aux personnes ayant commis un contresens sur la LACRA de se faire connaître.

Des solutions dont il faudrait s’inspirer

Ce cas n’est pas isolé et dans plusieurs villes françaises, on observe des comportements à risques sur la route du fait d’une signalétique ou une circulation mal pensée. Valence avance des pistes de solutions intéressantes et montre l’intérêt de l’usage de la vidéo-surveillance pour mieux comprendre et analyser le comportement des conducteurs et offrir des solutions qui sécurisent la circulation des véhicules sur nos routes.

Statistiques sur les radars

En 2014, le nombre de contraventions dû aux radars automatiques est à la hausse : 12% de plus qu’en 2013 mais seulement 3% de plus que 2012 qui avait été l’année record de flashs (21,2 millions d’infractions recensées). Selon le ministère de l’Intérieur, 4 200 radars de tous les types auraient flashés environ 20,3 millions d’infractions, plus que l’année précédente où ils en avaient flashé moins de 19 millions.

Parmi ces 20,3 millions d’infractions, seulement 12,5 millions ont été converties en véritable contraventions envoyées par voie postale. Un taux de conversion qui ne cesse d’augmenter chaque année même si le taux de « déchets » reste particulièrement élevé : en 2008 le taux était de 51%, il est aujourd’hui à 38%.

Des techniques de plus en plus efficaces

Malgré des radars qui n’ont jamais aussi mal fonctionné qu’en 2013, les résultats des radars sont bons grâce à un système qui s’est techniquement amélioré permettant de réduire le taux de déchets.

D’abord le système contrôle automatisé est de mieux en mieux capable d’appréhender les conducteurs étrangers. Les échanges de données pour retrouver les propriétaires des véhicules flashés fonctionnent avec l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, une grosse partie du Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse. Progressivement, d’autres pays devraient suivre, en particulier le Portugal et la Pologne qui seraient de gros amateurs de PV en France.

Par ailleurs, les nouveaux types de radars comme les radars tronçons, radars discriminants ou les radars capables de prendre le véhicule à l’avant et à l’arrière, toujours en test pour le moment, sont autant d’améliorations qui permettent de diminuer le nombre de clichés non exploitables.

Les types de radar

  • Les radars de vitesse: fixes, embarqués, discriminant ou de moyenne, ils sont souvent installés sur le bord des routes. Le radar fixe reste toujours au même endroit. On compte 2 179 radars fixes et 615 radars embarqués au 1er mars 2015.
  • Le radar feu rouge: connecté aux poteaux des feux rouges, il va prendre 2 photos afin de savoir si un véhicule a grillé le feu ou non. On en compte 712 au 1er mars 2015.
  • Le radar passage à niveau: il fonctionne exactement comme le radar de feu. On en compte 60 au 1er mars 2015.
  • Le radar chantier: En test, ce radar semi-fixe assure un contrôle des vitesses adapté aux zones de chantier où les limitations de vitesse sont rarement respectées. On comptait 4 radars chantier « test » en 2012.
  • Le radar pédagogique: il informe simplement le conducteur de sa vitesse sans le sanctionner afin de l’inciter à adapter sa vitesse. On en compte 889 au 1er mars 2015.

 

Top des radars les plus flasheurs

Le top 10 des radars fixes (classiques, discriminants, vitesse moyenne)

Commune Type de radars Voie Sens de circulation Total de flashs en 2014 Nombre de flashs par jour
1 – MAINE DE BOIXE (16) Fixe classique RN10 ANGOULEME vers POITIERS 169 895 465
2 – BEDARRIDES (84) Fixe classique A7 LYON VERS MARSEILLE 125 427 344
3 – LES ADRETS DE L ESTEREL (83) Fixe classique A8 PUGET SUR ARGENS VERS MANDELIEU LA NAPOULE 112 553 308
4 – CLARAFOND (74) Fixe discriminant A40 GENEVE vers LYON 109 402 300
5 – BARBERAZ (73) Fixe discriminant RN201 CHAMBERY vers ALBERTVILLE 107 614 295
6 – TOURS (37) Fixe discriminant A10 Paris vers Bordeaux 106 498 292
7 – BESSEY EN CHAUME (21) Fixe classique A6 PARIS VERS LYON 102 462 281
8 – PARIS (75) Fixe classique Porte de la Chapelle (18ième) BP intérieur Porte de Clignancourt vers Porte d’Aubervilliers 101 972 279
9 – LA TRINITE (06) Fixe discriminant A8 ITALIE vers NICE 91 546 251
10 – ARLES (13) Fixe classique RN113 SALON DE PROVENCE  VERS NIMES 89 118 244

 

Sources chiffres : Ministère de l’intérieur et Caradisiac.com

 

Législation et systèmes pour les enfants en voiture

Chaque année, plusieurs milliers d’enfants meurent ou sont grièvement blessés en voiture. Selon l’association Prévention Routière, à l’instar des autres types d’accidents mortels, la majorité des accidents mortels impliquant des enfants surviennent à proximité du domicile, sur un trajet court, parce que les enfants n’étaient pas ou mal attachés. On ne prend pas le temps de les attacher correctement, parce qu’on se dit qu’il n’y en a pas pour longtemps et qu’on roule doucement… Et pourtant… Dès 20 km/h, un choc subi sans ceinture peut être mortel. La violence de l’impact d’une collision à 50 km/h équivaut à une chute du 3e étage d’un immeuble et le poids lors de l’impact est multiplié par 30.

66 % des enfants seraient ainsi mal ou pas attachés en voiture. Or, le risque pour un enfant non attaché d’être éjecté de la voiture ou de s’écraser sur le pare-brise en cas d’accident est multiplié par 6 ou 7 par rapport à un enfant attaché. Petit rappel à la loi et bonnes pratiques pour protéger vos enfants en voiture…

Que dit la législation ?

En France, un enfant doit être obligatoirement attaché à l’arrière.

Dans une voiture, un enfant doit être placé différemment selon son âge, son poids et sa taille. Il peut être placé à l’avant ou à l’arrière, dos à la route ou face à la route, dans un dispositif de sécurité ou sur le siège de la voiture. Ces dispositions sont obligatoires jusqu’à l’âge de 10 ans.

Un enfant de moins de 13 kg peut être installé dans un lit nacelle ou dans un siège auto dos à la route. Le lit nacelle doit être installé parallèlement au dossier de la banquette arrière, avec un filet anti-éjection et fixé par des sangles aux points d’ancrage des ceintures arrière. Le siège auto dos à la route peut être installé à l’avant ou à l’arrière. Il est maintenu par les ceintures de sécurité de la voiture. Attention, S’il y a un airbag, il faut désactiver cette fonction.

Pour les enfants de 9 à 18kg, c’est le siège-auto à l’arrière à harnais ou siège fixé par les ceintures du véhicule obligatoire! Placez plutôt l’enfant sur la place centrale afin de limiter les risques en cas de chocs latéraux.

Les enfants de 15 à 36 kg peuvent être installés sur un rehausseur qui a pour but de surélever l’enfant afin de le mettre à la bonne hauteur pour mettre la ceinture. Il existe des rehausseurs avec ou sans dossier mais le modèle avec dossier sera recommandé car il offre plus de maintien.

Passé 10 ans (ou + de 36 kilos), l’enfant peut enfin mettre la ceinture normalement et s’assoir sur le siège du passager avant, mais cela est déconseillé avant qu’il n’ait atteint l’âge de 12 ou 13 ans.

Un enfant de moins de 10 ans peut être assis à l’avant si :

  • Il est installé dos à la route dans un siège conforme à cet usage
  • La voiture n’a pas de siège arrière ou de ceinture de sécurité à l’arrière
  • Les sièges arrière sont inutilisables ou occupés par des enfants de moins de 10 ans attachés.

En cas de non respect des règles de sécurité, l’adulte responsable au sein de la voiture peut être sanctionné d’une amende d’un montant pouvant aller jusqu’à 750€.

Choisir son siège auto.

Les dispositifs de sécurité sont soumis à des normes européennes et doivent être homologués et conformes à des règlements pour pouvoir être commercialisés. L’homologation est obligatoire et est indiquée sur le siège. Elle permet de vérifier si un siège auto assure une protection minimale en cas d’accident.

Deux règlements cohabitent actuellement : le règlement R44-04 et le nouveau R129 appelé aussi I-Size.

Le règlement R44 définit depuis 1995 les prescriptions uniformes d’homologation des dispositifs de retenu pour les enfants à bord de voiture. Il s’agit de classifier des sièges en 5 groupes qui dépendent du poids de l’enfant :

  • sièges du groupe 0 : de la naissance jusqu’à 10 kg ;
  • sièges du groupe 0+ : de la naissance jusqu’à 13 kg ;
  • sièges du groupe 1 : de 9 à 18 kg ;
  • sièges du groupe 2 : de 15 à 25 kg ;
  • sièges du groupe 3 : de 22 à 36 kg.

Ce règlement concerne notamment le système Isofix qui doit équiper tous les véhicules neufs vendus depuis février 2011, avec au moins deux places équipées à l’arrière d’un point d’ancrage supérieur (pour attacher une sangle anti-rotation).

Le règlement R129 ou I-Size est une évolution du règlement R44. Il doit généraliser l’utilisation du système Isofix et allonger la période obligatoire d’installation de l’enfant dos à la route (jusqu’à 15 mois). Ce règlement impose un essai dynamique d’un choc latéral.

Le R129 ne classe plus les sièges en fonction du poids mais en fonction de la taille de l’enfant : elle sera donc indiquée sur le siège.

Pour le marquage d’homologation, concernant le R44, le siège doit contenir la catégorie « universel » ou « non universel » pour indiquer si le siège est adaptable à tout type de véhicule, le groupe ou la tranche de poids, le numéro distinctif du pays ayant demandé l’homologation et le numéro d’homologation. Concernant le nouveau R129, les marquages sont les mêmes mais le groupe est remplacé par la taille de l’enfant et la catégorie « universel » ou « non universel » disparait.

Les 2 systèmes vont coexister jusqu’en 2018, puis seuls les dispositifs compatibles avec les attaches Isofix seront autorisés.

Abattage des arbres en bord de route: pour ou contre la sécurité routière ?

Selon le Ministère de l’Intérieur, les platanes et marronniers seraient ainsi à l’origine de près de 400 morts chaque année en France. Un nouveau plan de la sécurité routière a été annoncé par Bernard Cazeneuve concernant les arbres des bords des routes secondaires, préconisant l’abattage de ceux-ci afin de limiter les accidents de la route. Un nouveau plan fortement contesté qui crée une polémique qui se cristallise autour du fondement de la responsabilité des arbres dans les accidents de la route ! Affirmant que les arbres seraient plutôt bénéfiques en matière de sécurité routière, une mobilisation d’associations et de défenseurs des arbres a déjà récolté plus de 5 000 signatures.

 

Les arbres, bénéfiques pour la sécurité routière

 

Les défenseurs des arbres mettent en avant de nombreux arguments forts en faveur des platanes et de leurs bénéfices pour la sécurité routière. Cassant le paysage, ils empêcheraient ainsi l’endormissement au volant et pousseraient à la vigilance de la part des conducteurs. Les arbres faciliteraient aussi la lisibilité de la route en indiquant une intersection, un virage ou une entrée d’agglomération, par exemple. Ces platanes permettraient, enfin, aux routes d’être protégées du soleil notamment dans le Sud de la France et, donc, de maintenir une meilleure visibilité pour les automobilistes.

 

En Angleterre, on penserait même à en planter à nouveau, car ils feraient prendre conscience aux conducteurs de leur vitesse excessive.

 

Depuis 15 ans, le Centre d’Etude et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (CEREMA) mène des études approfondies sur l’impact de l’environnement et du paysage sur la conduite et le comportement des automobilistes qui confirment l’importance d’un paysage varié. Le Centre affirme ainsi qu’un changement urbain est bénéfique pour la concentration et l’attention des conducteurs : le fait que le paysage change l’empêche de se disperser. Il préconise donc d’alterner les zones ouvertes telles que les champs avec des alignements d’arbres, confirmant l’utilité des arbres en matière de sécurité routière. Ce qui va à l’encontre de l’abattage des arbres qui proposerait un paysage linéaire sur nos routes secondaires.

 

Les platanes, un patrimoine Français

 

Outre leur aspect utile, les défenseurs des arbres en bord de route avancent aussi un autre genre d’argument : la préservation de la faune et de la flore mais aussi du patrimoine.

 

Ainsi, les premiers alignements d’arbres le long des routes françaises datent du milieu du 16e siècle. Ces platanes centenaires appartiendraient donc, non seulement au patrimoine historique, mais aussi au patrimoine culturel et surtout environnemental de la France. Ils sont en outre utiles aux animaux dont les chauves-souris et oiseaux qui chasseraient dans ces arbres, mais bloqueraient aussi les polluants.

 

Une décision qui mérite donc réflexion et de peser les avantages et inconvénients de l’abattage des arbres en bord de route.

 

Et vous, pour ou contre l’abattage des arbres sur nos routes secondaires ?