Tout ce qu’il faut savoir sur la circulation inter-files en deux-roues

Depuis le 1er février 2016, la circulation inter-files pour les deux-roues est expérimentée dans quatre régions. S’il n’est pas autorisé par le Code de la route, ce mode de conduite est entré dans la norme, surtout à Paris intra-muros et boulevard périphérique.

Qu’est-ce que la circulation inter-files ?

Couramment pratiquée dans les grandes villes propices aux embouteillages de voitures, la circulation inter-files consiste à circuler à deux-roues ou trois-roues motorisés entre les files de véhicules à l’arrêt ou roulant à vitesse réduite dans un trafic dense et congestionné.

Ces zigzags à moto sont massivement pratiqués mais pas autorisés, et donc pas encadrés, ni enseignés dans les écoles de conduite.

À titre exceptionnel, les pouvoirs publics ont décidé de mener une expérience dans onze départements à condition de respecter certaines règles de circulation routière.

Ces règles visent à mieux protéger les conducteurs de deux-roues motorisés qui pratiquent la circulation inter-files et d’en diminuer la dangerosité.

Vidéo réalisée par la sécurité routière pour une pratique sécurisée la circulation inter-files :

Les règles à respecter lors de la circulation inter-files en deux-roues

À moto ou scooter, circuler entre les files peut être dangereux. Il ne s’agit pas de doubler de manière anarchique. Il y a donc des règles de base à respecter.

Quels types de deux-roues sont autorisés ?

Seuls les deux-roues ou les trois-roues motorisés de moins d’un mètre de large sont autorisés à circuler en inter-files. Interdiction de circuler en inter-files aux tricycles à voie très large, side-cars et quads.

Sur quelles voies peut-on circuler en inter-files ?

Uniquement sur les autoroutes et routes à au moins deux fois deux voies séparées par un terre-plein central et où la vitesse autorisée est comprise entre 70 et 130 km/h.

Lorsqu’il y a trois voies de circulation, les deux-roues motorisés doivent circuler entre les deux files de véhicules les plus à gauche de la chaussée. Les motocyclistes ne sont donc pas autorisés à rouler en inter-files sur les routes sans terre-plein central, ni en ville.

À quels moments la circulation inter-files est autorisée ?

Elle est possible lorsque la circulation est dense et qu’elle s’établit en files ininterrompues sur toutes les voies, jusqu’à une vitesse maximale autorisée de 50 km/h.

Lorsqu’un tronçon est en travaux ou couvert de neige ou de verglas, la circulation inter-files est interdite pour toutes les motos

Quelles sont les règles de conduite de base ?

Attention aux distances de sécurité. L’espace entre les véhicules doit être suffisant.

Il est interdit de forcer le passage des autres usagers ou doubler un autre deux-roues circulant sur la même file ! N’oubliez pas d’actionner votre clignotant pour signaler un dépassement.

Les risques encourus en cas de mauvaise conduite ?

La pratique non autorisée de cette circulation limite en cas d’accident les garanties offertes par l’assurance deux-roues, qui considère trois cas de figure possibles.

  1. Le motard dépasse illégalement par la droite (non-respect du Code de la route), il n’est donc pas indemnisé.
  2. L’altercation a lieu lors d’un changement de voie signalé par un automobiliste, les torts de l’accident sont partagés.
  3. L’altercation se passe lors d’un changement de voie par un automobiliste sans avertissement (clignotant), les torts de l’accident reviennent à l’automobiliste.

Quelles sont les bonnes pratiques ?

Une règle de bonne conduite est de mise : les automobilistes ne pensent pas à regarder les inter-files dans les rétroviseurs.

Attention tout de même, circuler en inter-files avec les feux de route (pleins phares) ou warning est interdit, vous risquez jusqu’à 35 euros d’amende.

Adoptez une conduite douce et anticipez les coups de volant des autres véhicules.

Pour limiter le risque d’accident quand vous circulez, profitez d’un autre motard pour vous caler dans sa roue.

Enfin, gardez l’esprit motard et faites un petit signe pour remercier une voiture qui se décale pour vous faciliter le passage.

Les infractions au code de la route possibles lors de la circulation inter-files

La mise en place de cette phase d’expérimentation ne dispense pas les conducteurs de respecter les règles du droit routier.

Toute infraction sera passible d’une contravention (retrait de points et amende). Les petits excès de vitesse sont les infractions les plus commises.

Or, le dépassement de la limitation de vitesse est puni d’une amende forfaitaire de 135 € à 1 500 € et d’un retrait de 1 à 6 points sur le permis de conduire selon la gravité de l’excès de vitesse.

Dépassement par la droite ; franchissement de la ligne continue, changement de voie sans avertissement préalable ou non-respect de la distance de sécurité : verbalisation à hauteur de 135 € et retrait de 3 points : cf. Perte de points : Barème des infractions et amendes.

Suivez les règles pour conduire sur l’autoroute, comme l’interdiction de circulation sur la bande d’arrêt d’urgence.

Expérimentation de la circulation inter-files

Les conditions de circulations difficiles étant propres aux grandes agglomérations, sur une rocade ou en petite couronne, l’expérimentation s’est focalisée autour de Paris, Lyon, Bordeaux et Marseille.

Toute l’Ile-de-France est concernée, ainsi que la Gironde, les Bouches-du-Rhône et le Rhône.

L’instauration de la circulation inter-files pourra être légalisée dès 2020 si l’expérience s’avère concluante.

L’accidentologie des deux roues

Les conducteurs des deux roues manquent parfois de prise de conscience face aux risques pris sur la route et en ville.  Les 2 roues sont de plus en plus nombreux. Très pratiques en ville et pouvant se faufiler entre les voitures, ils deviennent très populaires, mais les risques sont nombreux même à faible vitesse. Il faut être attentif à l’environnement, à la circulation, et être très prudent.

On peut dissocier différentes catégories de deux roues :

  • Les deux roues non motorisées comme la bicyclette et le VTT.
  • Les deux roues motorisées (scooter, moto…)

Parmi les motocyclistes, on distingue plusieurs catégories d’usagers:

  • Les conducteurs de motocyclettes légères n’excédant pas 125 cm3 et une puissance maximale de 11 kW, qui ont le permis A1.
  • Les conducteurs de motos n’excédant pas 35 kW et tricycles n’excédant pas 15 kW, qui ont le permis A2.
  • Les conducteurs de motos légères allant de 50 à 125 cm3 et scooter 125 cm3, qui ont le permis B depuis au moins deux ans et une formation de 7 heures. (Si vous justifiez d’avoir conduit une motocyclette ou un scooter à trois roues ces cinq dernières années avant le 1er janvier 2011, vous n’avez pas besoin de suivre la formation).
  • Les conducteurs de motos ou scooters de grosses cylindrées, qui ont le permis A.

Pas forcément très simple lorsque vous souhaitez savoir quel permis vous devez passer ou pas pour conduire un deux roues, mais c’est comme cela. Quoi qu’il en soit, le parc des 2 roues motorisés en France est situé entre 2,5 et 3,5 millions de véhicules (pas très précis avouons le…)

On considère à environ 1,5 million le nombre de possesseurs de moto et scooters de 125 cm3 et plus, ce qui laisse une grosse part aux moins de 125 que l’on peut piloter avec un permis auto.
Certains n’hésitent pas à dire que ce sont les moins préparés et donc les plus sensibles aux accidents. Pourtant, en nombre de tués, plus de 80% étaient des titulaires de permis A en 2012.

Les accidents de deux roues

Les deux roues motorisées sont les plus concernées par la mortalité. Il y a 27 fois plus de risques d’être tué à moto qu’en voiture. 94 % des accidentés et tués sont des hommes. Concernant les femmes, une femme sur deux tuées à moto est une passagère.

Ce pourcentage s’applique toutefois à tous les accidents de la route, voitures comprises.

  • En 2012, en France métropolitaine, le nombre de tués en motocyclette est de 664, et les personnes âgées de 25 à 34 ans sont les plus touchées.
  • En effet, en 2012 sur 664 personnes tuées, 28 % des personnes sont âgées de 25 à 34 ans. Contrairement aux idées reçues, les 15-24 ans représentent 23 % des tués en deux roues.

« Boire ou conduire » il faut choisir. Les motocyclistes impliqués dans un accident mortel et ayant une alcoolémie positive sont de 20,6 %. Les effets de l’alcool sont très mauvais et troublent la conduite et l’attention en motocyclette. La vision diminue d’un quart avec 0,5 g/L d’alcool dans le sang. Le conducteur n’ayant pas de carrosserie, les effets engendrés sont considérablement plus graves qu’en voiture. La personne ayant bu et perdant l’équilibre ou ayant un choc est projetée directement hors de la moto, et peut atterrir très violemment au sol.

En ville, les motards sont souvent vigilants aux dangers éventuels, portes de voiture qui s’ouvrent, automobilistes peu prudents, piétons qui ne traversent pas au bon endroit. À la campagne, les motards sont parfois décomplexés et oublient les dangers.

Pour inciter la population à faire plus attention en deux roues à la campagne là où l’on s’attend le moins au danger, la sécurité routière lance un spot destiné aux motards en 2012.

https://www.youtube.com/watch?v=bHbFzjOCfjE

Afin de lutter contre les accidents et d’améliorer la sécurité des motards, un nouveau permis moto a vu le jour le 19 Janvier 2013.

  • L’âge de l’accès à la catégorie A (grosse cylindrée) a été  reculé à 24 ans pour les motards novices.  Après deux ans d’expérience avec le permis A2 et une formation de 7H contre 5h auparavant, le permis A est aussi accessible pour un candidat plus expérimenté.
  • Le permis AM des 50 cm3 n’est plus une simple attestation et est dorénavant matérialisé par un permis électronique (même s’il reste une formation et non pas un examen à partir de l’âge de 14 ans).
  • Le permis A1 aussi nommé « permis 125 » est accessible aux boîtes automatiques. Il est alors possible de conduire des motos automatiques. Une mention est notée sur le permis, et est restrictive aux motos seulement automatiques.
  • Notons que le scooter 3 roues de Piaggio en 400cc est accessible avec le permis auto.

Cette réforme du permis moto en 2013 a abouti à des évolutions du permis en 2014 qui changeraient l’examen et ses épreuves.

Les 125cc les plus exposés aux accidents et sous équipés.

scooter

Les accidents des 125 sont supérieurs de 60 % à celles des motards en général, mais ces accidents sont souvent moins graves qu’avec les motos de plus fortes cylindrées.
D’après des chiffres de la mutuelle des motards concernant les vêtements de protection 86 % d’entre eux font attention à porter régulièrement des blousons de motos, et 70 % en mettent tous les jours.

Concernant les scooters et principalement les conducteurs de 125 CC, 56 % d’entre eux prônent  porter régulièrement un blouson de protection. 36 % en portent tous les jours.
Et, 17 % seulement portent des bottes de protection régulièrement et 7 % tous les jours, des chiffres beaucoup trop bas…

On peut considérer ces chiffres comme encourageants, car les vêtements traditionnels ne sont pas faits pour être portés sur les deux roues, scooters ou motos.
Les vêtements des deux roues doivent répondre à des normes (EPI équipement de protections individuelles), pour protéger des chocs, abrasions.

Il existe deux catégories d’EPI concernant les deux roues :

  • La  catégorie 1 qui intègre les produits de loisirs, comme les gants de jardinage par exemple. Les équipements sont auto-certifiés par les constructeurs.
  • Pour la catégorie 2 de la nomenclature de la directive 89/686/CEE, les produits sont examinés et certifiés par un organisme indépendant.

 

L’été arrivant, il faut être très prudent, et le bon sens recommande ne pas rouler en tong et en short.
Certes, il est très agréable de pouvoir rouler en tenue de ville surtout lorsqu’il fait chaud, mais il ne faut pas en oublier les risques.
gilet de sécurité

En plus de ces normes, il ne faut pas oublier le port du casque. Et, pourquoi ne pas porter un brassard réfléchissant pour plus de sécurité, même si le projet de loi a été abandonné et peu cautionné par la FFMC.

En conclusion, rouler doucement en étant attentif permettra sans aucun doute de maintenir à 12 le niveau de ses points sur son permis. Mais au-delà de cet aspect,  une vitesse maitrisée et un équipement adapté seront sans aucun doute le meilleur allié du possesseur de 2 roues à moteur qui souhaite conserver toute son intégrité physique.

crédit photo : FlickR / H Matthew Howarth & bibi95 – Moto addict

Le port du casque en Vélo, pourquoi pas !

La question du port de casque en vélo est un sujet assez épineux qui ne manque pas de créer des polémiques. Selon les chiffres, près de 80 % des décès des cyclistes victimes d’accident seraient provoqués par un traumatisme crânien, d’où l’importance de l’usage du casque.

Pourquoi porter un casque ?

Le bon sens nous conseille de porter un casque, notamment lorsqu’on sait que la plupart des blessures graves subies par les cyclistes se trouvent au niveau de la tête. Le port d’un casque pourrait ainsi réduire le choc ou éviter certaines blessures pouvant être mortelles. Le port du casque est d’autant plus utile pour les enfants et les jeunes.

L’Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé (INPES) vient renforcer ces thèses en annonçant suite à des études que si un accident survient, le cycliste a plus de risque d’être touché à la tête que d’avoir des blessures dans les autres parties de son corps, la tête est ainsi une partie vulnérable qui mérite d’être protégée. Bien qu’aucun dispositif légal n’exige pour le moment le port du casque, il est fortement conseillé de s’y habituer afin de prévenir les risques.

Le port du casque peut réduire le nombre d’accidents ?

A priori, le port du casque est avant tout destiné à protéger le cycliste puisqu’en général les accidents viennent d’autres véhicules qui viennent percuter le vélo. Selon certains observateurs, le port du casque pourrait accroître les risques puisque les automobilistes ont tendance à passer plus près d’un vélo lorsque le cycliste porte un casque.

Bien que le port du casque ne fasse pas l’unanimité, il est clair que le fait de mieux se protéger ne dépend pas uniquement du port du casque, mais également et surtout de la qualité même de celui-ci. En effet, certains casques mis en vente ne sont pas efficaces si un choc ou une chute se produit à plus de 20km/h et c’est ce qui pourrait fausser les chiffres, car même si le cycliste porte un casque, il pourrait subir le même sort qu’un autre qui n’a pas de casque.

Entre le cou et la tête, que choisir ?

Un autre point intéressant dans la question de savoir s’il est important ou pas de porter un casque est le résultat de l’étude réalisée par Cyclistes victimes d’accidents (CVA) que l’Institut de veille sanitaire a publiée. Elle fait état d’une diminution d’un tiers du risque d’être blessé gravement à la tête pour un cycliste qui porte un casque. Cependant, le risque de blessures au cou serait plus important dans ce cas. Toutefois, les résultats de cette étude démontrent que les blessures au cou sont moins fréquentes que celles qui affectent la tête. En conclusion, les cyclistes qui portent un casque bénéficient d’une protection en plus si un accident devait se produire. À bon entendeur…